lundi 30 juin 2008

De presqu'un océan à l'autre 13/13

Sujet: Toute une finale (Montréal, Qc, 5718.9 km)
Date: Dimanche 12 août 2007 19:14:52

À tous ceux qui ont persévéré (à lire mes déblatérassions),

Comme vous avez pu le déduire du titre, je suis maintenant de retour.

Donc...

Montréal, Québec, 1765 km (oui oui, 1765)

Départ de Champaign vers 9h-9h30 (heure des montagnes). La température est clémente, chose agréable. Ça fait changement de la veille et du bien après la nuit dans le super Days Inn local (pire chambre que j'ai vu à date).
Le chemin est sans encombre quoique pas très stimulant.
Parenthèses: si un jour vous vous perdez jusqu'en Ohio ou, pire, Indiana, arrêtez dans un Bob Evans, leurs déjeûners en valent vraiment la peine (je crois qu'il y en a aussi dans l'état de New York).
Mais au moins il ne fait pas trop chaud... jusqu'au trafic (construction, quoi d'autre) à Indianapolis. Un peu plus de 30 minutes pour parcourir moins de 10 km, le tout au gros soleil (et j'ai généreusement dépassé pas la droite, droit de touriste (la voie de droite était déserte sur environ deux km avant d'être bloquée...)). La chaleur insupportable a encore trouver moyen de me rattraper...
Le reste jusqu'à la 90 se déroule sans histoire.
J'ai l'intention d'arrêter dans ce coin et continuer le long des Grands Lacs le lendemain. Mais la température tombe de plus en plus. Il fait finalement frais! C'en est trop, je me dois d'en profiter.
Je me dois de vous expliquer quelque chose ici. J'ai toujours un bidon d'essence de 5 litres (qui peut en contenir environ 6) sur la moto. Évidemment, je ne peux pas l'avoir plein dans ma chambre ce qui entraîne que je dois le transféré dans la moto avant d'arrêter. Corolaire: je dois faire jusqu'à 150 km entre le dernier plein et l'arrêt pour la nuit.
Vers 20h30, j'arrête faire le plein sans y penser. Bon, je roulerai de nuit un peu, c'est tout. Je passe donc sur la 86... erreur. Il n'y a rien. On dirait presque la 175 passé Stoneham ou la route du parc de la Vérendrie mais avec la qualité d'asphalte de la 30 dans le coin de Sorel (plus belles les routes aux États? Pas toujours...).
Quand j'aperçois finalement un établissement hôtelier ayant un nom connu (Days Inn même si je me suis juré de ne plus y passe de nuit) vers minuit, c'est pour apprendre qu'il sont complet. L'idée folle que j'ai eu plus tôt de pousser jusqu'à Montréal commence à être tentante...
Une heure plus tard, je décide de faire le plein à la première station service 24h que je vois depuis que je suis sur la 86. J'aime mieux rouler toute la nuit ou dormir dans un fossé que de tomber en panne d'essence...
Vers 2h je me dis que je suis probablement mieux de continuer. De toute façon la fatigue ne se fait pas sentir.
Je roule donc toute la nuit sous un ciel étoilé. Je n'ai finalement pas de difficulté à nourrir la monture régulièrement (beaucoup moins fréquemment depuis que la température est tombée). Cependant, il fait froid. J'ai maintenant le kit complet, cagoule et bas de laine compris. Les pauses servent autant à me réchauffer qu'à me reposer.
Un peu avant la sortie pour Pulaski, cette dernière franchis le cap des 30 000 kilomètres.
J'emprunte donc cette bretelle question de prendre une pause bien mérité. Il est environ 5h30, le soleil a commencé à teinter le ciel. Le premier commerce ouvert est une station service/magasin de chasse et pêche vendant aussi du café (bel exemple d'adaptation commerciale). Dans le grand stationnement, il y a aussi un pickup transformé en véhicule récréatif abordant une plaque du Québec. Le conducteur est un dénommé Laurent et nous jaserons pendant une bonne heure alors que le matin naît.
Je repars avec les lunettes fumées et la vitre teintée mais toujours aussi chaudement habillé.
Probablement pour me faire éviter des routes à péage (je l'espère), le GPS me fait quitter la 81 pour prendre la 11. Calvaire. Route à 55 (au lieu de 65) parsemée de villages au point qu'il y a plus long de tronçons entre 30 et 45 qu'à 55. En plus il n'y a aucune lumière de synchronisée. Je veux mourir, tuer, bref, ma courte patience (la fatigue prenant sont dû de ce côté) est rudement mise à l'épreuve.
Lorsque je tourne finalement sur la 56, je me dis que mon supplice est enfin terminé... non, au contraire, c'est pire.
Finalement je bifurque vers le pont entre Rooseveltown et Cornwall (Cornwall... mur de maïs? Ça prend bien des Ontariens... :p). Le pont du côté des États-Unis est rouillé mais tout de même en bonne condition. J'essaie de me préparer mentalement pour les douanes. Ils doivent être formés pour prendre le monde de court, il me pose des questions auxquelles je n'avais pas pensées (nom de l'ami que j'ai été visité... il croit avoir une chance de le connaître? :p). Il ne me demande même pas mon passeport. La seule ressemblance avec le côté états-unien est l'air bête. Vient ensuite une autre surprise: un poste de péage. Mon argent canadien est dans le fond de mes bagages et j''ai presque plus rien en US. 3,25 CAD ou 3 USD. Il me reste exactement 3 dollars américain (en papier) dans les poches. Ouf! Je passe ensuite sur le pond canadien... j'espère que le $3 que j'ai payé sert pour ce côté... la chaussée est plus maganée que la face de Jean-Marc Parent. Pour couronner le tout, à la fin il n'y a qu'une voie pour les deux sens grâce à de la merveilleuse construction. Qu'affiche la belle, joyeuse, enlevante et sublime petite pancarte au dessus du feu de circulation? La lumière change aux 3 minutes. Je ne sais plus si je veux rire ou pleurer. J'ai l'impression de ne pas avancer depuis les deux dernières heures. Selon le GPS il me reste 1h30 avant d'atteindre Montréal mais les derniers kilomètres ont été interminables...
Finalement j'embarque sur la 401. Je peux rouler, enfin! Le monde roule en débile. Je suis à 130 (je suis tanné, je veux arriver) et je me fais dépassé constamment. Suis-je bien en Ontario? De que cela aura l'air au Québec? Petit ralentissement pour un gros accident venant tout juste de se produire (plein de senteux arrêtés des deux côtés... ça va être bloqué tantôt...).
Le reste du chemin est plutôt sans histoire.
Arrivée: 11h15.

Je ferai donc les belles routes du Vermont avec Oli (sous la pluie?). De toute façon, c'est généralement plus intéressant à deux.

Kilométrage total: 10 845,7 km en 15 jours.

Je suis très content de l'avoir fait, mais il y a des grands bouts que je ne referai pas en moto, même pour tout l'or du monde. D'autres, cependant (Rocheuses!), j'espère grandement les reparcourir un jour...

À une prochaine!

JP

mercredi 25 juin 2008

De presqu'un océan à l'autre 12/13

Sujet: La petite tourette dans la prairie (Champaign, Illinois, 3953.9 km)
Date: Vendredi 10 août 2007 23:17:52

Canadiens, Canadiennes,

Quelques uns des points que je voulais écrire hier me sont revenus...

Premièrement, la monture à recommencé à boire. La chaleur fait que l'air est moins dense donc moins riche en oxygène entrainant une perte d'efficacité. Le même principe s'applique probablement à l'essence, donc moins de carburant à chaque plein.

J'ai eu un flash en roulant... Il y a des gens (et une bonne gang) qui on fait ce trajet (probablement en sens inverse mais ça ne change rien) en carriole... La même chose que moi mais pendant des semaines... bande de fêlés... : p

Je regardais le GPS et j'avais l'impression de rouler au milieu d'un échiquier géant d'une seule couleur. Toutes les routes formes des carrés égaux.

La connexion Internet est plus souvent qu'autrement assez mauvaise (encore aujourd'hui) (normalement j'aurais écrit "à chier" mais j'ai de la famille dans la liste d'envoi...). C'est certain que je ne dors pas dans les meilleurs hôtels, mais quand même... À moins que ce soit Big Brother qui surveille chaque paquet réseau...

MOI ALLER BIEN. MOI TRÈS BEAUCOUP PENSER À VOUS. MOI AVOIR DIFFICULTÉ PRENDRE PHOTOGRAPHIES BASES MILITAIRES MAIS MOI CONTINUER POUR AVENIR MOSCOU.

CAMARADE POPOV

fuckers


Il y a une ville (hum... ville... village?) nommée Ogallala. Je ne savais pas que des Bleuets avaient baptisé une place ici (Oh! R'gare là là) (Salut Tony!).

Il y a des stations services (parfois avec restaurant) nommés Kum & Go (http://www.kumandgo.com/)... je n'ai pas osé arrêter pour leur demander si leurs toilettes sont anormalement occupées...


Champaign, Illinois 715.1 km (lien Google maps)

Long, plate, trop chaud.
Je comprends le long mais pas le chaud: je suis passé près de Moscow.
Mais, lueur d'espoir, il a fait graduellement de moins en moins chaud jusqu'à se rendre à "presque acceptable". Je me croise les doigts pour demain.
J'ai besoin de température fraîche et de routes intéressantes...

Patiemment vôtre,

JP

lundi 16 juin 2008

De presqu'un océan à l'autre 11/13

Sujet: Elle est de retour pour de vrai (Walnut, Iowa, 3238.8 km)
Date: Jeudi 9 août 2007 23:03:01

À qui le veut,

Ça ne sera pas très long, je suis complètement crevé.

Walnut, Iowa, 790.8 km, (lien Google maps)

En gros la journée fut très chaude et longue. Pas très stimulant comme route... tellement que j'ai même dit bonjour à des vaches en passant (elles n'ont même pas bronché, pourtant je leur ai parlé dans leur langue...). Le motard pense à sa blonde, douda, douda....

Il me semble que j'avais plein de choses à conter mais là il n'y a rien qui vient... Peut-être demain ça me reviendra.

Suintement vôtre,

JP

dimanche 1 juin 2008

De presqu'un océan à l'autre 10/13

Sujet: Au pays des cowboys (Kimball, Nebraska, 2448 km)
Date: Jeudi 9 août 2007 0:03:25

Très cher lecteur, lectrice,

Tout d'abord, la rectification d'un oubli. Hier j'ai vraiment eu l'impression d'être rendu dans le Far West. La déco de tous les restos comprend des selles, chapeaux de cowboy et d'autres objets du genre. De plus, des cadavres de buisson roulent de temps en temps à travers la route. Finalement, l'animal le plus commun dans le paysage est le cheval. Yeeeha.

Kimball, Nebraska, 863,7 km (lien Google maps)

Départ à 9h grâce au gentil coup de téléphone (tellement mieux qu'une station de country) qui m'a réveillé à l'heure souhaitée et à la bonne demie heure perdue à attendre au téléphone pour faire déverrouiller l'accès à mon compte TripAwards (j'ai fini pas raccrocher avant de pouvoir parler à un agent. D'ailleurs... For english press 1 (j'ai essayé le français plus tôt sans avoir de réponse, essayons voir s'ils ont plus d'agents anglophones), blablabla... pour du support concernant le site web faites le 3, blablabla pour un compte verrouillé faites le 2, Votre compte a pu être verrouillé suite à blablabla. Pour le déverrouiller, veuillez parler avec un de nos agents. Pour retourner au menu précédant faites le 1, pour retourner au menu principal faites le 2, pour parler avec un de nos agent faites le 0. *&?%*?%/$&$*%"&?%"/%/$*&%/*%?"$. 5 minutes de gossage pour me faire dire de peser sur 0 pour me faire mettre en attente? Rrrontudju comme aurait dit l'autre...).
Je débute la journée par un petit détour (littéralement, je reviendrai ensuite sur mes pas... hum... traces... hum... par le chemin inverse) question de voir le lac, tant qu'à être dans le coin. Après 5 minutes de route, je suis à quelques mètres de ses berges... wof. Un grand lac vide avec des montagnes en arrière plan. En plus ça pu le bord de mer en concentré avec une vile touche (assez marquée). Mais bon, je l'ai vu.
Moins de 10 minutes d'autoroute et je me retrouve dans les montagnes que j'ai vu sans jamais parcourir hier. Rien d'époustouflant, mais c'est quand même bien.
D'ailleurs, c'est plutôt frais. J'étais juste bien en ville sur le mesh mais là il fait froid. Premier arrêt pour mettre la couche externe du manteau, les pantalons de moto et les gants longs.
Les montagnes durent une heure et demie (je suis content d'avoir ajouté des pelures!). Par la suite, la route devient rectiligne mais garde du relief. Le paysage n'est pas ennuyant sans être à couper le souffle. Mais le mieux est la température: je garde les pantalons jusqu'à midi et demi et la couche externe du manteau restera jusqu'à mon arrivée.
J'ai compris pourquoi notre service de voirie enlève les animaux morts des bords de route. C'est plutôt macabre de voir des cadavres de cerfs dans un état plus ou moins avancé de décomposition de façon régulière. Je vous épargne les détails et les odeurs...
J'ai croisé beaucoup de motards depuis deux jours. Je ne me suis pas encore habitué à les voir presque tous sans casque. Aussi, je ne vois que du Harley. J'ai dû croiser moins de 5 non états-unienne... On se croirait dans un film à les voir sur leur chopper, les cheveux au vent.
Puisque la température a été fraîche, j'ai décidé d'en profiter et de rouler le plus possible. Je me suis arrêté quand j'ai commencé à être buzzé et ce fut à Kimball, Nebraska après 863,7 kilomètres.
Fait inquiétant: dès que j'ai passé la frontière du Nebraska, il a commencé à faire trop chaud... coïncidence? J'ai un peu peur pour demain... Effectivement, ils annoncent 88 pour Cheyenne (que je viens de passer) et 93 pour Omaha (vers laquelle je vais me diriger).

À la demande de plusieurs, voici le trajet proposé par le GPS jusqu'à Montréal (que je suivrai probablement).
Le GPS me fait contourner les routes à péage, d'où possiblement la différence avec Google Maps.

Demain:
- direction Montréal (j'ai mis cette destination dans le GPS question de ne plus faire de détour pour aller dans une grande ville, i.e.: Salt Lake City)
- arrêt à quelque part entre Lincoln, Nebraska et Kansas City, Missouri
- il va faire chaud...


Au plaisir de vous revoir enfin,

JP