samedi 20 octobre 2012

Damné GPS - 25 août 2012


Enfin! Une ride assez longue pour être racontée!

Donc...

Dans son immense générosité, ma Douce m'a offert comme cadeau d’anniversaire une fin de semaine libre pour faire de la moto. Elle a même mis dans le coup mon vieux compagnon de route Oli (vieux dans le sens de "depuis longtemps"... malgré qu'on ne rajeunit pas).

Par ce beau samedi matin, nous partons vers 11h de chez nous en direction de Granby. C'est moyen comme route mais c'est pas mal le moins pire dans le coin.

Après un dîner chez Cora, nous empruntons la 139 vers le Mont Orford. Après quelques minutes, un insecte ayant terminé son existence dans la la visière d'Oli a eu raison de la patience de ce dernier. Nous arrêtons donc sur le bord d'une route tranquille pour remédier à la situation. Il se la nettoie (sa visière, on s'entend) puis me prête sa guenille pour que je fasse de même. Il m'arrête dans mon frottage presque immédiatement: il y a de la peinture blanche dans son chiffon (dont la présence est toujours inexpliquée). Je m'en sors bien, je n'ai pas eu le temps d'en étendre beaucoup mais Oli a fait un beau travail très minutieux. Le film blanc est épais et uniforme sur sa visière. Une job de pro. Nous partons alors à la recherche d'un garage ouvert le samedi (bonne chance!). Finalement, après environ une heure d'errance, nous trouvons une station service Canadian Tire vendant, entre autre, du WD40 qui est un très bon solvant à peinture. Deux minutes plus tard la visière d'Oli est comme neuve.

J'allume de nouveau le GPS pour reprendre le chemin prévu. Ah, tiens donc, que c'est intéressant. Il ne peut pas charger la route car il manque de mémoire. Apparaît alors quelques fissures sur mon appréciation mon Garmin Zumo 550 acheté à fort prix, il y a quelques années je dois admettre.

Sachant que le prochain point du trajet est le Parc du Mont-Orford, je demande au GPS de nous y amener. Selon lui, le chemin le plus court (en temps) traverse le centre-ville de Granby. C'est long, chaud, dans le trafic et très peu intéressant. Lorsque la route 112 (sur laquelle nous sommes) continue vers la gauche, il indique de continuer tout droit. Je trouve la chose curieuse mais je me dis qu'il doit y avoir un raccourcis que je ne connais pas. Quelques minutes plus tard il indique de prendre l'autoroute 10. Après vérification, il est bien supposé nous faire éviter les autoroutes. Bizarre et décevant.

Ignorant les « recalcule en cours » à répétition du GPS (qui tient à nous faire prendre la 10, fatigant), nous reprenons la 112. Je retrouve alors le chemin relativement intéressant que j'avais fait avec Chérie (précédemment nommée « ma Douce »; oui, c'est la même) l'année précédente alors qu'elle m'avait généreusement loué un Ski-Doo de route (aussi appelé Spyder). Nous sommes sur la bonne voie.

Un peu avant un des bouts les plus intéressants de la 112, nous rattrapons un... ahem... gentil touriste qui considère qu'il est extrêmement dangereux de rouler à la vitesse permise par une belle journée ensoleillée d'été. Quel plaisir nous avons à négocier ces si belles courbes à 50 km/h alors que nous sommes dans une zone de 90! Je le remercie chaudement dans mon casque en le dépassant, une fois la partie intéressante derrière nous, bien entendu.

Heureusement, il y a personne devant nous lorsque nous arrivons à la 141 (qui est la première destination) et, heureuse surprise, la route vient d'être refaite. Nous éprouvons le premier vrai plaisir de la journée. Il est cependant de courte durée, la route n'est pas très longue.

Après consultation dans le stationnement du Parc du Mont-Orford, nous décidons d'aller visiter le vignoble Orford.

Comme nous aurions dû nous en douter, Olivier et moi en moto avec 20% de probabilité d'averses signifie que nous aurons à traverser au moins une cellule orageuse. Bien entendu, à quelques minutes du vignoble, c'est le déluge. Nous arrivons trempés. Oli s'en sort quand même bien puisque ses pantalons sont relativement imperméables contrairement à mes jeans. Ironiquement, le premier vin que nous goûtons est très sec. Nous repartons après avoir séché et découvert leurs vins agréables mais sans plus. Évidemment, l'orage s'est terminé aussitôt que nous étions à l'abri et il fait maintenant gros soleil. Les motos sont presque sèches.

Prochaine destination : le vignoble Les Côtes du Gravet à Tigwick. Mon super GPS manquant toujours de mémoire pour charger le chemin que j'ai fait, nous prenons le chemin le plus direct mais pas le plus passionnant. Oh joie! Oh bonheur! Il nous amène encore sur l'autoroute 10. Je fouille encore une fois dans la configuration et, surprise, en lui disant d'éviter les interstates il nous lâche avec la 10. Je ne savais pas qu'il y a une autoroute états-unienne au Québec...

Après un peu plus d'une heure de route, le GPS indique que nous sommes presque arrivés. Mon attention étant plus portée sur la recherche de notre destination que sur la route, je ne remarque pas la flaque de sable dans l'intersection où nous devons tourner. Heureusement je m'en suis tiré qu'avec une belle frousse. Ma roue avant n'a pas glisser assez longtemps pour me faire chuter.

Bon. Super GPS indique que nous sommes rendus mais il n'y a pas de signe de vignoble à l'horizon. Nous continuons sur le chemin et les adresses indiquent que nous approchons. Question d'ajouter de l'intérêt, nous passons de l’asphalte à la gravelle. Au moins nous trouvons assez rapidement la place et leurs vins (ainsi que l'accueil) valent la peine. Le monde étant toujours plus petit qu'on croit, la fille de la propriétaire travaille à la même place que Chérie (à une bonne heure et demie de route). Nous pourrons leur commander du vin et se le faire « livrer » pas trop loin de chez moi plutôt que d'avoir à traîner des bouteilles dans nos sacoches de moto.

Prochaine destination: une route prometteuse un peu passé Thetford Mines. Le GPS nous fait passer par la 263. J'ai déjà eu le bonheur de l'emprunter, c'est génial en moto.

Lorsqu'il nous indique de tourner à gauche, je remet nullement son trajet en doute puisque notre destination n'est pas la même que mon voyage précédant et que je ne connais pas vraiment ce coin. Après un kilomètre ou deux la route devient en gravelle. Curieux, le GPS devrait nous faire éviter les routes non-pavées. Ce n'est quand même pas si pire, il y a eu tellement de circulation que c'est comme de l'asphalte. De plus, ce ne doit être qu'un petit bout avant de retrouver le bitume... C'est beau l'espoir naïf. Plus nous roulons et plus la route est molle. De plus, nous sommes maintenant sur des rangs d'arrière pays, il n'y a que des fermes. Je vérifie de nouveau la configuration du damné GPS et il est bien sensé nous faire éviter les routes non-pavées. Bâtard. L'aventure culmine avec une belle pente descendante très prononcée et très peu empruntée, donc couverte d'une épaisse couche de gravelle bien mobile. Loin d'être agréable.

Après ce qui nous semble une éternité, nous retrouvons enfin la chaussée pavée. Nous prenons alors une pause bien méritée. Pendant que j'analyse la suite du trajet (ma confiance aveugle en mon GPS est depuis longtemps évaporée), Oli s'entend légèrement sur sa moto. Erreur. Il se sent tombé mais trop tard et, puisque je suis juste à côté de lui, nous faisons des dominos en moto. Par chance nous sommes sur de la terre meuble et nous nous en tirons indemnes sauf pour quelques éraflures sur la moto à Oli.

Après analyse, nous ne sommes même pas proches de la route désirée. Nous sommes brûlés (pas reposant la gravelle). Direction l'hôtel à Thetford Mines et seulement par la grande route.

Nous arrivons à destination sans plus de péripétie. Notre chambre est au deuxième étage mais conforme à nos attentes. En déplaçant mon « top case » de la moto à la chambre, je casse ma clef dans la serrure. Bravo champion, c'est pour ça qu'il ne faut pas la laisser lorsqu'on le transporte. Au moins je suis capable de l'ouvrir (tout mes vêtements son dedans).

Après avoir pris nos douches (désirées depuis un bout), nous allons à la Pizzeria du Boulevard, recommandée par la préposée de l'hôtel. Contrairement à nos attentes, leur pizza aux côtes levées est délicieuse (et très généreusement garnie de viande). Nous concluons la soirée avec un cigare et un verre d'amaretto sur une table à pique-nique de l'hôtel.

Nous nous couchons complètement épuisés. Grosse journée.

Demain : retour.