Enfin! Une ride assez longue pour être
racontée!
Donc...
Dans son immense générosité, ma
Douce m'a offert comme cadeau d’anniversaire une fin de semaine
libre pour faire de la moto. Elle a même mis dans le coup mon vieux
compagnon de route Oli (vieux dans le sens de "depuis
longtemps"... malgré qu'on ne rajeunit pas).
Par ce beau samedi matin, nous partons
vers 11h de chez nous en direction de Granby. C'est moyen comme route
mais c'est pas mal le moins pire dans le coin.
Après un dîner chez Cora, nous
empruntons la 139 vers le Mont Orford. Après quelques minutes, un
insecte ayant terminé son existence dans la la visière d'Oli a eu
raison de la patience de ce dernier. Nous arrêtons donc sur le bord
d'une route tranquille pour remédier à la situation. Il se la
nettoie (sa visière, on s'entend) puis me prête sa guenille pour
que je fasse de même. Il m'arrête dans mon frottage presque
immédiatement: il y a de la peinture blanche dans son chiffon (dont
la présence est toujours inexpliquée). Je m'en sors bien, je n'ai
pas eu le temps d'en étendre beaucoup mais Oli a fait un beau
travail très minutieux. Le film blanc est épais et uniforme sur sa
visière. Une job de pro. Nous partons alors à la recherche d'un
garage ouvert le samedi (bonne chance!). Finalement, après environ
une heure d'errance, nous trouvons une station service Canadian Tire
vendant, entre autre, du WD40 qui est un très bon solvant à
peinture. Deux minutes plus tard la visière d'Oli est comme neuve.
J'allume de nouveau le GPS pour
reprendre le chemin prévu. Ah, tiens donc, que c'est intéressant.
Il ne peut pas charger la route car il manque de mémoire. Apparaît
alors quelques fissures sur mon appréciation mon Garmin Zumo 550
acheté à fort prix, il y a quelques années je dois admettre.
Sachant que le prochain point du trajet
est le Parc du Mont-Orford, je demande au GPS de nous y amener. Selon
lui, le chemin le plus court (en temps) traverse le centre-ville de
Granby. C'est long, chaud, dans le trafic et très peu intéressant.
Lorsque la route 112 (sur laquelle nous sommes) continue vers la
gauche, il indique de continuer tout droit. Je trouve la chose
curieuse mais je me dis qu'il doit y avoir un raccourcis que je ne
connais pas. Quelques minutes plus tard il indique de prendre
l'autoroute 10. Après vérification, il est bien supposé nous faire
éviter les autoroutes. Bizarre et décevant.
Ignorant les « recalcule en
cours » à répétition du GPS (qui tient à nous faire prendre
la 10, fatigant), nous reprenons la 112. Je retrouve alors le chemin
relativement intéressant que j'avais fait avec Chérie (précédemment
nommée « ma Douce »; oui, c'est la même) l'année
précédente alors qu'elle m'avait généreusement loué un Ski-Doo
de route (aussi appelé Spyder). Nous sommes sur la bonne voie.
Un peu avant un des bouts les plus
intéressants de la 112, nous rattrapons un... ahem... gentil
touriste qui considère qu'il est extrêmement dangereux de rouler à
la vitesse permise par une belle journée ensoleillée d'été. Quel
plaisir nous avons à négocier ces si belles courbes à 50 km/h
alors que nous sommes dans une zone de 90! Je le remercie chaudement
dans mon casque en le dépassant, une fois la partie intéressante
derrière nous, bien entendu.
Heureusement, il y a personne devant
nous lorsque nous arrivons à la 141 (qui est la première
destination) et, heureuse surprise, la route vient
d'être refaite. Nous éprouvons le premier vrai plaisir de la
journée. Il est cependant de courte durée, la route n'est pas très
longue.
Après consultation dans le
stationnement du Parc du Mont-Orford, nous décidons d'aller visiter
le vignoble Orford.
Comme nous aurions dû nous en douter,
Olivier et moi en moto avec 20% de probabilité d'averses signifie
que nous aurons à traverser au moins une cellule orageuse. Bien
entendu, à quelques minutes du vignoble, c'est le déluge. Nous
arrivons trempés. Oli s'en sort quand même bien puisque ses
pantalons sont relativement imperméables contrairement à mes jeans.
Ironiquement, le premier vin que nous goûtons est très sec. Nous
repartons après avoir séché et découvert leurs vins
agréables mais sans plus. Évidemment, l'orage s'est terminé
aussitôt que nous étions à l'abri et il fait maintenant gros
soleil. Les motos sont presque sèches.
Prochaine destination : le
vignoble Les Côtes du Gravet à Tigwick. Mon super GPS manquant
toujours de mémoire pour charger le chemin que j'ai fait, nous
prenons le chemin le plus direct mais pas le plus passionnant. Oh
joie! Oh bonheur! Il nous amène encore sur l'autoroute 10. Je
fouille encore une fois dans la configuration et, surprise, en lui
disant d'éviter les interstates il nous lâche avec la 10. Je ne
savais pas qu'il y a une autoroute états-unienne au Québec...
Après un peu plus d'une heure de
route, le GPS indique que nous sommes presque arrivés. Mon attention
étant plus portée sur la recherche de notre destination que sur la
route, je ne remarque pas la flaque de sable dans l'intersection où
nous devons tourner. Heureusement je m'en suis tiré qu'avec une
belle frousse. Ma roue avant n'a pas glisser assez longtemps pour me
faire chuter.
Bon. Super GPS indique que nous sommes
rendus mais il n'y a pas de signe de vignoble à l'horizon. Nous
continuons sur le chemin et les adresses indiquent que nous
approchons. Question d'ajouter de l'intérêt, nous passons de
l’asphalte à la gravelle. Au moins nous trouvons assez rapidement
la place et leurs vins (ainsi que l'accueil) valent la peine. Le monde
étant toujours plus petit qu'on croit, la fille de la propriétaire
travaille à la même place que Chérie (à une bonne heure et demie
de route). Nous pourrons leur commander du vin et se le faire
« livrer » pas trop loin de chez moi plutôt que d'avoir
à traîner des bouteilles dans nos sacoches de moto.
Prochaine destination: une route
prometteuse un peu passé Thetford Mines. Le GPS nous fait passer par
la 263. J'ai déjà eu le bonheur de l'emprunter, c'est génial en
moto.
Lorsqu'il nous indique de tourner à
gauche, je remet nullement son trajet en doute puisque notre
destination n'est pas la même que mon voyage précédant et que je
ne connais pas vraiment ce coin. Après un kilomètre ou deux la
route devient en gravelle. Curieux, le GPS devrait nous faire éviter
les routes non-pavées. Ce n'est quand même pas si pire, il y a eu
tellement de circulation que c'est comme de l'asphalte. De plus, ce
ne doit être qu'un petit bout avant de retrouver le bitume... C'est
beau l'espoir naïf. Plus nous roulons et plus la route est molle. De
plus, nous sommes maintenant sur des rangs d'arrière pays, il n'y a
que des fermes. Je vérifie de nouveau la configuration du damné GPS
et il est bien sensé nous faire éviter les routes non-pavées.
Bâtard. L'aventure culmine avec une belle pente descendante très
prononcée et très peu empruntée, donc couverte d'une épaisse
couche de gravelle bien mobile. Loin d'être agréable.
Après ce qui nous semble une éternité,
nous retrouvons enfin la chaussée pavée. Nous prenons alors une
pause bien méritée. Pendant que j'analyse la suite du trajet (ma
confiance aveugle en mon GPS est depuis longtemps évaporée), Oli
s'entend légèrement sur sa moto. Erreur. Il se sent tombé mais
trop tard et, puisque je suis juste à côté de lui, nous faisons
des dominos en moto. Par chance nous sommes sur de la terre meuble et
nous nous en tirons indemnes sauf pour quelques éraflures sur la
moto à Oli.
Après analyse, nous ne sommes même
pas proches de la route désirée. Nous sommes brûlés (pas reposant
la gravelle). Direction l'hôtel à Thetford Mines et seulement par la grande route.
Nous arrivons à destination sans plus
de péripétie. Notre chambre est au deuxième étage mais conforme à
nos attentes. En déplaçant mon « top case » de la moto
à la chambre, je casse ma clef dans la serrure. Bravo champion,
c'est pour ça qu'il ne faut pas la laisser lorsqu'on le
transporte. Au moins je suis capable de l'ouvrir (tout mes vêtements
son dedans).
Après avoir pris nos douches (désirées
depuis un bout), nous allons à la Pizzeria du Boulevard, recommandée
par la préposée de l'hôtel. Contrairement à nos attentes, leur
pizza aux côtes levées est délicieuse (et très généreusement
garnie de viande). Nous concluons la soirée avec un cigare et un
verre d'amaretto sur une table à pique-nique de l'hôtel.
Nous nous couchons complètement
épuisés. Grosse journée.
Demain : retour.