lundi 28 avril 2008

De presqu'un océan à l'autre 5/13

Sujet: LA journée et la fin d'étape (Bellevue, 5126.8 km)
Date: Lundi 30 juillet 2007 1:51:47

Bonsoir à tous!

Tout d'abord, LA journée...

Delta (1113,2 km)

Départ de l'hôtel à Calgary vers 9h. Direction: Blackfoot Motorcycle Ltd. 10 minutes plus tard, belle surprise, la place a l'air professionnel. C'est une grosse bâtisse moderne, pas un garage de fond de cours. Cependant, il y a beaucoup de motards attendant dehors... Pendant que je fais la file à l'intérieur, j'entends les préposés dirent aux clients que leur moto sera prête vers 14h, 15h, 16h... hum... À mon tour, je me fais dire qu'il n'y a pas de problème, ils peuvent me faire mon changement d'huile pour 14h. En jasant avec un mécano qui s'adonnait à être là, il me dit que l'entretient dû sur la moto comprend un ajustement des valves (ce qui est vrai, j'ai vérifié tantôt) et c'est ce qui expliquerait la perte de puissance et l'augmentation de la consommation. Bonne nouvelle! Pour faire cela, il faut que le moteur soit froid donc pas avant 24h... On est samedi, ils sont fermés le dimanche, ça irait à lundi. Il me dit qu'il n'y a pas de problème à continuer sur la vieille huile, mais pour les valves... N'ayant pas vraiment le choix, je repars en espérant qu'elle tough la run jusqu'à Bellevue.

Pas longtemps après être sorti de Calgary, les montagnes se pointent à l'horizon. Flashback: on jurerait une version plus réaliste de Rad Racer. C'est capoté. La grande plaine avec la route qui tourne et les montagnes en arrière-plan. Je suis certain que Hironobu Sakaguchi a pris la vu de Calgary pour le stage 6. Certain.

30 minutes plus tard, la route commence à se faufiler à travers les immenses tas de roche dont les sommets sont tous dénudés et parfois même recouverts de neige par endroit. Très impressionnant. C'est vraiment beau et surtout, surtout, différent des câlices de plaines monotones, rectilignes et sans relief. Quel soulagement. Et ça ne fait que commencer... La route est toujours à deux voies, ce qui me permet de ne pas rouler trop vite (il y a plein de tentes roulottes qui se trainent de toute façon) et d'admirer le paysage. Puis, 15 minutes plus tard, la limite de vitesse diminue par deux fois et la route s'élargis à environ 8 voies... on dirait un poste de péage... et oui, l'entrée du parc de Banff n'est pas gratuite et je n'ai plus un rond sur moi... Heureusement, pour une fois une installation gouvernementale est moindrement moderne et ils acceptent Visa. Visa, ça va! La route tombe à une voie et sans terreplein mais les montagnes sont de plus en plus éblouissantes, ayant de plus en plus de neige. Un régal visuel. Les sommets donnent le goût de bifurquer de la route, grimper la montagne et d'aller se battre contre un mouflon tout en haut pour une canette de Montain Dew. Sérieusement, l'air est tellement limpide que tout semble proche.
L'eau du court d'eau que longe la route passé Banff est d'un vert pas naturel. Ne pas avoir su que le lac Louise est de cette couleur, j'aurais crié à la pollution. Mère Nature a déjà fait du LSD, je suis prêt à gager... Passé Lac Louise (c'est une ville aussi. Il y a plein de villes dans le parc, ce qui m'a semblé bizarre. Sont-elles gérées par le gouvernement? Il y a-t-il des conseils municipaux?), du brun s'ajoute au vert-pas-naturel-mais-qui-l'est-finalement pour donner un couleur digne des années 70. Du LSD, je suis sûr. La route est sinueuse à souhait. Il y a eu un droit d'environ deux km: j'ai fait un souhait...
Le trip routier dure jusqu'à Revelstoke. Les montagnes deviennent plus douces, la chaleur accablante est de retour, le dîner était plutôt moyen (y'a juste des fast food!) et la route moins sinueuse. Le trafic, qui jusque là ne me dérangeait point, commence à être pesant. J'ai chaud, je veux rouler au moins à la vitesse permise. Damnées tentes roulottes...
Ça se poursuit ainsi avec un paysage rappelant le midwest américain (du moins ce qu'on en voit des films) jusqu'à un peu passé Kamloops (fondée par un fan de Fruit Loops? Non mais sérieux, c'est quoi ce nom là? Ok maman, je fouille un peu... "Kamloops" is the anglicized version of the Shuswap word "Tk'emlups", meaning 'meeting of the waters'. Et un mystère de moins... ; )) où l'autoroute se divise en deux (je vous ai fait relire le début de la phrase, hen? : p). Je décide de prendre le long chemin par la 1 (je veux faire la transcanadienne le plus possible et le GPS me conseil ce chemin, pensant probablement que la 5 est encore en construction, comme quand il affichait que je roulais en plein champs au Manitoba). Quel choix judicieux! La route est presque déserte (vive la 5!), le paysage, sans être celui du début, est quand même beau, c'est des zones de 90 à 110 sauf quelques rares exceptions et le trajet... le trajet... à faire bander Fernand Gignac (maman, papa, Monique et surtout M. Alex C. mon adoré propriétaire, mille pardons, je n'écrirai plus de vulgarité, vous pouvez continuer à lire mes écrits). Il y a des courbes presque partout, c'est majoritairement à deux voies donc jamais d'attente derrière quelqu'un et, passé Cache Creek (ça tellement, mais tellement l'air d'un trou...) la route se met à suivre le cours d'eau... je n'ai jamais vu un route aussi tripante. C'est pas des jokes, il y a des courbes avec une vitesse recommandée de 40 km/h... dans une zone de 100... je chantais, criais, souriais à m'en faire sécher les dents. Tanné un peu des courbes? (Je ne vois pas comment c'est possible, mais bon...) Il y a aussi des tunnels! Chose ironique: le paradis de la moto passe par le Hell's Gate Tunnel... hum... Tanné des tunnels aussi? Regarde le chemin de fer en bas de l'autre côté! Il passe par des tunnels semi-fermés creusés à même la roche et il y a plusieurs trains qui y passent. Il faut que je refasse cette route un jour. Je pense sérieusement faire un détour sur mon chemin du retour...
Comme j'arrive à Hope (ou la fin de la route du paradis, l'ironie est partout ici... de noms de route comme Hope-Flood... "Espoir d'inondation"? Voyons donc!), la route redevient normale, la température est tombée pas mal, j'arrête donc pour mettre le setup de nuit (pants, visière non teintée, polar et gants longs). Le soleil se couche comme je repars. Timing parfait pour conclure la ride parfaite.
Après deux heures d'autoroutes, j'arrive enfin à Vancouver. Premier hôtel: complet. J'en sélectionne un deuxième sur le GPS: 10 km de plus, y'a rien là. Ah bin, tiens donc! C'est au centre-ville. Passionnant! Des bouchons de circulation partout! Évidemment, tout ça pour rien, le 2e est complet aussi. Le gentil commis, après plusieurs demandes formulées de différentes façons (j'étais vraiment fatigué donc mon anglais devait être boiteux, mais quand même...) accepte cordialement de téléphoner à un autre hôtel. Il appelle donc celui de son choix il m'apprend le premier que j'ai visité n'a plus de chambre disponible. Merci monsieur! Désolé de vous avoir déranger dans la lecture de votre journal qui est après tout, j'en suis sûr, votre tâche principale. Je suis vraiment passé à deux doigts de lui dire "thanks for nothing, a-hole" mais ça n'aurait rien changé... Ça m'a pris environ 40 minutes pour ressortir de la ville. Un évènement quelconque devait venir de se terminer, c'était complètement bouché. À un troisième hôtel, à Richmond cette fois, le commis m'offre de m'installer dans une salle d'exercice puisque tout est complet partout. Je suis fatigué mais pas à ce point... Un quatrième pas trop loin n'a plus de chambre non plus. Je décide donc de me diriger vers les ÉU et d'essayer de trouver un logis sur la route. Je trouve finalement à Delta, après plus 1h30 après mon arrivée à Vancouver. Je suis sur la route depuis 8h30, heure du Pacifique et j'ai finalement trouvé une chambre vers minuit et demi. Toute une journée. Je me couche vers 1h15, épuisé comme je l'ai rarement été.


Bellevue (214,6 km)

Premier évènement de la journée: un appel à 6h30 d'une gentille demoiselle du département de fraudes de Visa. Elle "m'apprend" qu'il y a beaucoup de transactions d'essence et d'hôtel chargées dernièrement sur ma carte. Fait bizarre, les montants d'essence son fréquent mais peu élevés. C'est normal que je lui dis, je suis en moto. Après avoir vérifié avec moi *toutes* mes transactions (à 6h30 du matin...) elle me dit qu'elle réactive ma carte. Heureusement qu'ils m'ont rejoint... Après avoir raccroché, je me souviens que j'ai étendu l'assurance voyage de ma carte de crédit... c'est peut-être parce que je planifiais voyager? Allo? Communication interdépartementale?
N'ayant que 227 km à faire, je me permets de partir un peu passé 11h. Le ciel est gris et la température est assez fraîche. J'ajoute même des couches lors d'un arrêt en cour de route.
J'arrive à Bellevue vers 16h30. La dame à la réception ne trouve pas de réservation à mon nom. Je devais arriver seulement mardi mais la réservation devrait déjà être là... Je prends une chambre jusqu'à demain en attendant de trouver ce qui se passe. Première chose que je fais après m'être installé un minimum: emails de la job. 327. En regardant les titres en diagonal, je me rappelle que notre assistante administrative a quitté la semaine passée... Un des emails à propos de son départ mentionne que, le temps de la remplacer, il faut parler de nos réservations hôtelières avec notre manager et de les faire soi-même... bon. Je vais vérifier le tout demain.

Je ne pense pas écrire cette semaine; je vais travailler... La moto est due pour un super tune up. Je pense repartir dimanche.

À bientôt,

JP

mardi 15 avril 2008

De presqu'un océan à l'autre 4/13

Sujet: Les Plaines... c'est plat (Calgary 3799 km)
Date: Samedi 28 juillet 2007 00:59:02

Bonsoir!

Je suis maintenant à Calgary après un 812.3 km supplémentaires.

La journée fut longue et difficile. Pourtant elle a bien commencé...
Réveil à 6h30 et départ à 9h, exactement comme j'aimerais que ça soit à chaque jour. La température était un peu fraîche mais je suis resté sur le mesh sachant très bien que ça allait se réchauffer...
Malgré les vaches beaucoup plus nombreuses et même quelques chevaux, des collines intéressantes (sans qu'elles vaillent le détour), la route a quand même été longue et ennuyante.
De plus, la chaleur rend la moto inconfortable (je colle sur le siège) et elle fut accablante de vers 10h jusqu'à mon arrivée. Long longtemps.
Pour couronner le tout, la moto consomme beaucoup plus qu'à l'habitude. Il faut dire qu'il vente pas à peu près en Saskatchewan (fait bizarre, le vent tombe presque complètement à la frontière de l'Alberta... est-ce la raison de son emplacement?). Si ce n'avait pas été de la chaleur, j'aurais pu me croire sur la 138 passé Havre-St-Pierre. D'ailleurs, je n'ai pas vu de boeuf avec des cornes... :-p
Je disais donc que j'ai fait en moyenne 60 km de moins par plein et qu'elle a moins de reprise (pas de commentaire Oli). Ça m'a rappelé la fois où j'ai essayer de délayer le changement d'huile... Je crois donc qu'elle est due. Bon timing, j'ai plus de 1000 kilos à faire demain et c'est samedi. grrr La bonne nouvelle c'est qu'il y a trois concessionnaires Honda ici et que leur département de service est ouvert demain. Je me croise les doigts pour pouvoir passer de bonne heure demain matin... Je n'ai pas vraiment le goût de faire 1300 km de plus avec la vieille huile et surtout l'inquiétude qu'il arrive quelque chose.
L'évènement de la journée fut trois courbes de suite... j'ai fait un voeu tellement c'est inhabituel. Sinon... un chevreuil mort sur le bord de la route. C'est pas mal ça.
Le vent et la chaleur m'ont complètement épuisé et en plus j'ai gossé une bonne heure pour me trouvé une chambre, c'est complet partout.

Finalement, une journée à oublier...

Demain, les Rocheuses! Et, espérons-le, un changement d'huile.
Vacouver: 1060 km
Ne voulant pas conduire de soir (ça devrait être le plus beau paysage...), je risque d'arrêter avant... c'est à voir...

Fatiguement vôtre,

JP

mercredi 9 avril 2008

De presqu'un océan à l'autre 3/13

Sujet: Encore et encore... (Regina, 2986.7 km)
Date: Jeudi le 26 juillet 2007 23:42:14

Bonsoir à tous,

Je suis maintenant 568,9 km plus loin, à Regina, Saskatchewan.

Le départ fut assez tard, passé 10h30. Ayant une petite journée de prévu, j'ai pris le temps de manger un bon déjeûner avant de partir.
L'autoroute 1 est à contresens pour tout le Manitoba ou presque et aussi au début de la Saskatchewan (malgré qu'ils sont en plein travaux pour la rendre à 4 voies séparées pas un terreplein). Le bitume du Québec n'a rien à envier au reste du Canada, sauf l'Ontario (et encore pas de beaucoup). Cependant nous sommes les seul (de ce que j'ai vu à date) à avoir routes nos autoroutes majeures à 4 voies et surtout avec des viaducs. C'est bizarre de voir des chemins croisant la route et parfois même des lumières...
Je suis maintenant dans les Plaines, pour de vrai. C'est long et plat. Prenez la 20, gardez que les bouts sans relief et sans courbe, entourer le tout de champs immenses et vous aurez une bonne idée de ce que ça a l'air. Au moins la limite est de 110... sauf aux intersections où c'est suggéré 80 et la même vitesse mais obligatoire avant et après une lumière (sur une autoroute, oui oui). Je n'ai vu des vaches qu'une seule fois aujourd'hui, il n'y a presque pas de trafic, pas grand chose à voir sauf des champs et quelques arbres, le ciel est sans nuage... Je pensais sérieusement à me parler, question de mettre un peu d'attrait.
N'ayant aucune distraction, le mal de bas de dos, de cou et de poignet droit (qui doit toujours tenir la poignée) se font constamment sentir. Au moins la température et plus fraîche et sec, donc très confortable.
Le moment fort de la journée fut un capuccino glacé dans un bled perdu (comme tout municipalité sauf Regina). Que d'aventures!
Je suis très content d'être arrivé tôt, il est 21h40 (j'ai encore gagné une heure!) et je vais pouvoir me coucher sous peu, donc départ de bonne heure demain.
Il va falloir que je trouve un magasin de moto, j'ai fini ma cire à chaine (elle doit être lubrifié au 500 km). Passionnant! : p

Demain: Calgary, 760 km (je pensais peut-être passer plus au sud, mais cela semble n'être que des chemins de campagne et je n'ai pas beaucoup de temps...).

Je pense à vous (j'ai rien d'autre à faire ; p),

JP

mercredi 2 avril 2008

De presqu'un océan à l'autre 2/13

Désolé pour le retard, ma vie est plutôt occupée ces temps-ci...

-------------
Sujet: Et ça continue... (Winnipeg, 2417.8 km)
Date: Jeudi le 26 juillet 2007 2:44:54


Bonsoir, bonne nuit, bon matin et/ou bonjour groupe,

Après une heure de gossage sur la connexion, une autre de rattrapage de email, facebook, etc., je vous écris enfin.

Tout d'abord, je me dois d'ajouter quelques détails malencontreusement oubliés:

1. Il fait chaud à Ottawa! Je suis habitué à ce que la température s'élève d'environ 1 degré dans les grandes villes, mais Ottawa c'était probablement pas loin de 5. C'est passé de "juste parfait" à "trop chaud" en une minute. Impressionnant.

2. La première chose qu'on voit de Sudbury sont les grandes cheminée vomissant une fumée blanche d'une épaisseur d'excellent qualité. Quelques minutes plus tard se joint l'odeur, presque celle de Baie-Comeau.
"Les grandes cheminées
Éternelles comme l'enfer;
Quand le gaz m'a pogné
Chu v'nu tout à l'envers.
"

Bon, la suite maintenant...

Thunder Bay (1026.4 km)

Passé Sault Ste Marie, le paysage s'améliore. Entre autre, le Parc du Lac Supérieur est assez intéressant. Rien pour déclassé le Québec, mais beaucoup mieux que la veille.
Le ciel est vraiment impressionnant. À un certain point, j'avais l'impression d'être à l'intérieur d'un matelas gonflable géant. Capoté!
Mon idée originale était d'arrêter à quelque part entre SSM et Thunder Bay mais il n'y a vraiment rien, je décide donc de pousser. Le GPS me dit que je devrait arriver vers 21h30 et il a habituellement raison (sauf si je prends des pauses).
En fin d'après midi j'ai commencé à suivre un cowboy (pas de chapeau rose cependant, juste une casquette noire) conduisant un gros Dodge avec un 4 roues dans la boîte (je l'ai vu pas mal toute la journée.. je le rattrapais, il faisait de même... on se serait presque dit dans Duel mais sans l'animosité) qui lui-même suivait un mini-van qui avait un très bon rythme (je crois que je viens de battre mon record de la phrase la plus longue...). Complètement absorbé par la route, je remarque soudainement que ma lumière d'essence est allumée suite à un manque de puissance du moteur. Pas grave, il ne suffit que de passer à la réserve. Ah bien, tient donc, que c'est amusant! Elle est déjà sur la réserve... Câlice. Panne d'essence. J'ai passé la dernière station il y a environ 30 minutes... GPS, ô gentil GPS, dis-moi qu'il y a en a une proche... La dernière est à 46 km et la prochaine à 31... recâlice. Pendant que je pousse la moto vers un endroit sécuritaire pour la laisser pendant que je vais me taper quelques heures de marche, un bon samaritain fait demi tour. Après lui avoir expliquer que je n'ai plus d'essence comme un beau jambon, il me dit qu'il va m'amener à la prochaine station. Il me conte par le fait même qu'il a sauté sa transmission il n.y a pas longtemps et qu'il comprend comment je doit me sentir. Sa transmission, ça ne devait pas être autant de sa faute.. mais bon. J'embarque dans pickup (un autre Dodge, ils n'aiment pas économiser sur l'essence ici?). La "blonde" du gars se tasse pour me laisser une place... Ok, la fille: accent d'Europe de l'est gros comme le bras, grosse comme un poux, supposément norvégienne... et lui donne un gourde. À bien y penser ça sent un peu l'alcool dans la cabine... hum... Mais bon, le gars conduit plutôt lentement (la transmission est réparée temporairement) mais en ligne droite et je me sens quand même en sécurité, ils sont super gentils. 10 minutes plus tard nous arrivons à la station. J'achète un bidon (10$! Gang de voleurs) et je le remplie (donc environ 18$ pour 7 litres et son contenant). Je remercie le gars mais il tiens à me ramener. Difficile de dire non. Sur le chemin du retour, je commence à me dire qu'on ne devrait plus être loin, mais je ne vois toujours pas la moto... Comme la panique est sur le bord de presque peut-être commencer à prendre racine, elle apparaît soudainement, m'attendant sagement sur le bord de la route. Après s'être assuré que ma panne était belle et bien réglée, il est reparti en refusant catégoriquement tout argent. Merci énormément Mike et sa blonde-qui-non-non-n'a-pas-l'air-d'une-épouse-d'un-catalogue-d'épouses-d'Europe-de-l'est-du-tout-dont-toutes-mes-excuses-j'ai-oublié-le-nom! Je vous dois une fière chandelle.
Nouveau temps d'arrivé estimé: 22h45. Une heure et quart de perdu. Mais au moins maintenant j'ai un bidon, que je planifiais acheter de toute façon.
Finalement! J'entre dans Thunder Bay à l'heure prédite par le GPS. Premier arrêt: station service. Il est temps de faire le plein (question de la faire d'avance cette fois) mais surtout je ne vois presque plus rien tellement j'ai de cadavres d'insectes sur ma visière. Dommage que je n'aille pas de caméra, je n'ai jamais vu ça avant.
Une fois cela fait: une place pour coucher. Le Comfort Inn est complet, je roule donc un peu plus (en voyant très bien maintenant, que c'est merveilleux!) jusqu'au Travelodge. Il ne leur reste que des chambres fumeur. Mais bon, un lit c'est un lit. Internet ne fonctionne évidemment pas. De la marde... ahem... qu'à cela ne tienne, en me couchant tout de suite, je risque de pouvoir partir pas trop tard et tout écrire demain soir. Je me couche donc, moins magané que j'aurais pensé.


Winnipeg (711.4 km)

Je pars vers 10h30 bien reposé. La température est relativement fraîche, je garde donc la partie extérieure de mon manteau. À midi, j'arrête pour nourrir la moto et le motard et surtout pour enlever une couche. Il faut chaud!
La route dévale sans histoire sous un soleil de plomb. Fait curieux: je vois beaucoup plus de plaques d'Alberta que du Manitoba. Je n'ai aucune idée pourquoi.
Vers 18h, je dois faire une pause car je suis à l'orée d'un coup de chaleur. Le Timotton de Kenora n'a pas de Capuccino Glacée! La machine est défectueuse! Moi qui en rêvais depuis des heures... Je me suis donc contenté d'un petit Coke et d'un grand verre d'eau.
30 minutes avant Winnipeg, une auto immatriculée du Québec me dépasse à probablement 140... c'est vrai qu'on roule vite. Ici ça roule à 120 max dans les zones de 100...
15 minutes plus tard, je reçois les premières gouttes du voyage. Stock de pluie? Pas stock de pluie? Après quelques gouttes plus groupées, je décidé d'arrêter pour m'imperméabiliser. J'en recevrai finalement juste assez pour le justifier.
L'arrivée au Best Western se fait vers 19h30, excellent! Première étape: douche! J'ai jamais eu aussi chaud en moto. Finalement, après un bon souper (Fort Garry Dark Ale: à essayer!), du taponnage avec la connexion (&%?%$?$%/&%?%), 32 nouveaux messages et la rédaction de ce court (*tousse* *tousse*) récit, je me couche enfin! La bonne nouvelle: j'ai gagné une heure. Je suis maintenant à l'heure centrale de l'est...

Les prochains jours:
Régina 571 km
Calgary 760 km
Vancouver 971 km
Bellevue 227 km

Je vais probablement arrêter avant Vancouver... je verrai bien.


Merci pour tous vos messages, c'est très apprécié.


Routement vôtre,

JP