mardi 20 mai 2008

De presqu'un océan à l'autre 8/13

Sujet: Journée complète (Ontario 935,2 km)
Date: Mardi 7 août 2007 2:52:59

Bonsoir mesdames et messieurs,

Le bulletin de ce soir vous parvient en direct d'Ontario, Oregon. C'est fou ce que les noms d'endroits sont moins original que l'on croit... Je connaissais déjà Beloeil, Montréal et St-Hubert en Belgique mais il y a pas mal de récupération seulement en Amérique du Nord.

Mais bon, les choses sérieuses maintenant.

Ontario, Oregon (614,9 km, lien Google maps (les détours y sont))

Le départ s'effectua vers les 11 heures. J'étais bien content de laisser derrière moi la toilette bouchée du Days Inn (elle ne m'a pas causé d'ennui (lire débordé) mais je plains la femme de ménage).
Ayant laissé le GPS en mode d'évitement d'autoroute, il me fit prendre la 14. Très belle route. Beau paysage, bonne vitesse moyenne et belles courbes. Je ne pouvais pas vraiment demander mieux.
La température était surprenamment fraîche. J'ai eu tôt fait d'ajouter une pelure au manteau et de mettre les pantalons de moto qui furent suivis par le polar pas très longtemps après.
Je l'ai suivie jusqu'au Brigde of the Gods où j'ai traversé en Oregon à Cascade Locks. Le pond est à 135 pieds au dessus de l'eau et, au milieu, son tablier est en métal (comme Victoria). La vue est assez spectaculaire en moto.
J'ai ensuite roulé sur la 84 qui, bien qu'étant une autoroute à deux voies, est très intéressante: beaux paysages et beaucoup de courbes puisqu'elle suit la rivière Colombia, elle-même coulant entre les montagnes.
À Moisier, j'aperçois une pancarte annonçant "Historic Columbia River Hightway". Ni une ni deux, je prends la sortie à droite. Ouin, l'autoroute historique traverse un village. Plutôt moyen. Arrive la fin du village et le début de la zone à 55 miles à l'heure. Ça monte, la vue est superbe. Je suis content de ma décision finalement. Et ça commence à tourner. Des très belles courbent entre 30 et 40 (vitesse suggérée en miles à l'heure). Une bonne droite qui me permet de doublé un pickup (le seul véhicule que je verrai allant dans la même direction que moi) pour ensuite tomber dans les vraies courbes. Hal-lu-ci-nant. Je me croyais au Tour de Corse mais sur deux roues... Les courbes (vitesse maximum de 30 à 20... et les 20 c'est 20, ils ne plaisantent pas) sont hyper serrées et presque tous en pensant soit montante, soit descendante. C'est pas des jokes, mon pied gauche a frotté à terre alors que je tournais à 30 km/h environ. Un des plus beaux moments du voyage assurément (lien Google maps).
J'ai pris une pause juste avant Rufus (est-il revenu?) où j'ai enlevé le polar et les pantalons.
À ce point, la nature est rendue plutôt brune, j'ai l'impression de m'approcher d'un désert. 30 minutes plus tard, je me retrouve dans une plaine. Bon... il faut chaud, c'est droit mais je voie encore les montagnes... pour un 15 minutes supplémentaire. Il faut un peu moins chaud que lors de mes 3 jours fatidiques au Canada et je me permets plus de pauses (à la première j'ai enlevé la couche externe du manteau).
Après 2 heures moins pires que je ne l'aurais crû, j'aperçois des montagnes en avant. 10 minutes plus tard, j'y pénètre. La température chute aussi soudainement que la route se met à tourner. Et ça tourne. La limite recommandée est entre 40 et 30 alors que c'est une zone de 65. Comme c'est à deux voies tout le long, je dépasse tout le monde, surtout les vans (lien Google maps).
Mais qui dit refroidissement climatique dit aussi dépression météorologique qui entraîne souvent de la pluie... Effectivement, le ciel est maintenant couvert et est même assez foncé devant. Vais-je rester sec?
Après quelques gouttes, je prends une pause au Hilgard Junction State Park (lien Google maps mais dans la partie de l'autre côté de la route). J'en profite pour prendre des photos de la monture (à la demande d'Oli).
30 secondes après que j'aille repris la route, celle-ci est mouillée. Il a plut il n'y a pas très longtemps. Plus je roule, plus c'est trempé (dommage, les courbes sont belles). Je crois que je rattrape une averse que j'aurais frappée de plein fouet si je ne m'étais pas arrêté...
15 minutes plus tard, la pluie semble vouloir devenir sérieuse. Ne voulant pas la sous estimer, je fais un autre arrêt pour mettre l'équipement complet de pluie, le tout sous haute surveillance. Effectivement, un Labrador caramel me regarde intensément de l'autre côté de la route (c'est en pleine campagne).
Dame Nature voulant me confirmer la justesse de mon choix, il se met à pleuvoir à verse pour la première fois de mon voyage. Ça tombe pendant une bonne demie heure. J'émerge finalement de l'autre côté de l'orage et j'ai le temps de sécher presqu'au complet avant d'arriver à Ontario vers 20h30 (j'ai perdu une heure, je suis de retour à l'heure des montagnes) après 614.9 km.

Demain: Salt Lake City (lien Google maps). Selon www.weather.com, ça serait ma dernière journée sans pluie avant vendredi... c'est à voir...

À bientôt,

JP

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le récit 8/13 laisse transparaître une certaine ivresse pour les sensations fortes, des sens bien affûtés, une mémoire visuelle fidèle à son maître.
Un sentiment de fierté me submerge et me comble.

Eveline.